Air Côte d’Ivoire, compagnie nationale de la République de Côte d’Ivoire, a réceptionné le premier de ses deux Airbus A330-900. L’A330neo est le premier gros-porteur de la flotte de la compagnie africaine. Ici, un modèle présenté à Londres en juillet 2018 (image d’illustration). © BEN STANSALL / AFP
Cette arrivée intervient après plusieurs mois de discussions autour des accords aériens entre la Côte d’Ivoire et la France. Jusqu’ici, la liaison Abidjan-Paris était exclusivement assurée par Air France et Corsair, avec un total de 28 vols hebdomadaires.
Prochainement, Air Côte d’Ivoire proposera un vol quotidien, devenant ainsi la deuxième compagnie aérienne ouest-africaine à s’investir dans le long-courrier vers la France après Air Sénégal international. « La ligne Abidjan-Paris connaît une croissance annuelle de 4% à 7 %. Il y a de la place », explique Ahmed Coulibaly, le directeur général des transports aériens.
Mais ce développement de la compagnie a aussi été rendu possible par sa bonne santé économique. Depuis 2022, celle-ci « a équilibré ses comptes et est rentable », assure Laurent Loucou, le directeur général d’Air Côte d’Ivoire qui entend désormais miser principalement sur le long-courrier puisque d’ici cinq à six ans, l’entreprise compte ouvrir des lignes en direction de Beyrouth, Genève, New York et Washington.
Pour avoir les moyens de ses ambitions, Air Côte d’Ivoire a bénéficié d’investissements conséquents de l’État ivoirien, l’actionnaire majoritaire, mais aussi de la Banque arabe de développement économique en Afrique et de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) qui l’ont aidée à acquérir ses deux nouveaux Airbus. « La dynamique de la BOAD est de passer du financement des appareils au financement sectoriel de l’aviation et de tout son écosystème : les emplois directs, les emplois indirects, la maintenance, l’expertise, l’assistance, etc. », explique ainsi Serge Ekué, le président de la BOAD.
Réactions des concurrents
Les concurrents saluent l’arrivée de cette compagnie sur cette desserte : « la concurrence a du bon (…) elle stimule l’offre aérienne » affirme la compagnie Corsair.
Mais le défi reste la cohérence des tarifs pratiqués. « Les prix des billets Air CI sont déjà chers dans la sous-région, relève un acteur du secteur : un billet coûte par exemple, près de 400 000 francs CFA (soit 600 euros) pour un trajet Abidjan-Dakar, quels seront donc leurs tarifs sur Paris ? », s’interroge cette source.
Créée en 2012, Air Côte d’Ivoire s’était jusque là concentrée sur les lignes moyen-courrier desservant principalement la sous-région.